Mélanger de la viande crue et des croquettes, dangereux ou non ?

On me demande souvent: “Est-ce que je peux donner des croquettes et de la viande crue au cours d’un même repas ou dans la même journée ?”. C’est un grand débat au sein de la communauté crue et beaucoup de personnes sont perdues et ne savent pas quoi croire.
D’un côté, certaines personnes disent que mélanger des croquettes avec de la viande crue va perturber la digestion de votre chat ou de votre chien, tandis que d’autres disent que cela ne pose pas de problème.
Moi-même je ne savais pas trop quoi penser de ce débat, c’est pourquoi j’ai décidé de faire mes propres recherches et de partager mes trouvailles avec vous. Cela faisait longtemps que je voulais écrire cet article, mais je voulais tout d’abord avoir des connaissances sérieuses en nutrition animale avant de l’écrire, ce qui est maintenant le cas. Depuis début mai, je suis un cours de nutrition canine et féline à la Southern Illinois University. 



Les arguments contre le mélange

Vous avez probablement déjà entendu dire qu’il ne faut jamais mélanger la viande crue et la nourriture industrielle en particulier les croquettes. D’ailleurs c’est pour cela que lorsque vous commencez à nourrir au cru, il est souvent recommandé de ne pas faire de transition et de passer du jour au lendemain des croquettes à la viande crue.
De même vous avez probablement entendu dire qu’ajouter de la nourriture fraîche à une gamelle de croquettes pour améliorer l’alimentation de votre chat n’est pas une bonne idée et que cela a même un effet inverse qui vient perturber la digestion.
L’argument le plus souvent avancé est que le pH de l’estomac lorsque des croquettes sont digérées est plus élevé (et donc moins acide), que lorsque que de la viande crue et des os charnus sont digérés. Le pH de l’estomac avec une alimentation à base de croquettes serait autour de 4, tandis que le pH après avoir mangé de la viande crue serait autour de 1-2. Par conséquent, mélanger ces deux types d’alimentation causerait une augmentation du pH de l’estomac ce qui aurait des effets délétères. En effet, avec un pH élevé, non seulement la viande et les os charnus ne seraient pas digérés correctement, mais le rôle d’un pH acide étant aussi de tuer les bactéries présentes dans la viande crue, votre chat ou chien risquerait une contamination bactérienne.
Enfin un deuxième argument contre le mélange, est que les croquettes mettraient plus de temps à être digérées que la viande crue. En cas de mélange la viande resterait plus longtemps dans l’appareil digestif ce qui donnerait plus de temps aux bactéries pour se propager et éventuellement contaminer votre animal.  



Un petit rappel sur la digestion

Tout d’abord commençons par un petit rappel sur le fonctionnement du système digestif, cela sera utile pour mieux comprendre le reste de l’article.
Le processus digestif commence avec une action mécanique dans la bouche: le chat mâche sa nourriture. Plus précisément, comme la mâchoire et la denture du chat ne sont pas vraiment adaptés pour mâcher, les chats déchiquettent leur nourriture en morceaux qu’ils peuvent avaler. Dans la bouche, la nourriture est mélangée avec la salive qui lubrifie la nourriture, mais la salive du chat à un rôle minimal dans la digestion celle-ci ne contient pas d’enzyme pour digérer les glucides contrairement à nous, les humains. 
L’œsophage transporte ensuite la nourriture en quelques secondes dans l’estomac.
L’estomac a plusieurs rôles: stocker la nourriture ingérée, la mélanger avec les sécrétions gastriques pour la broyer et former une masse semi fluide. La nourriture est broyée à la fois par une action mécanique par les muscles et par les sécrétions acides de l’estomac, les sécrétions sont composées d’acide chlorhydrique, qui diminue le pH de l’estomac à environ 1-3. Les sucs gastriques contiennent aussi des enzymes qui permettent de commencer la digestion des protéines dans l’estomac.
Enfin, l’estomac régule l'entrée du chyme, la nourriture pré-digérée et mélangée aux sucs gastriques, dans l’intestin grêle. 
Le chyme entre ensuite dans l’intestin grêle où se produit l’essentiel de la digestion et de l’absorption des protéines, lipides et glucides. Dans l’intestin grêle, le pancréas libère des sels de bicarbonate qui vont augmenter le pH du chyme à environ 6-7. En effet, les enzymes qui digèrent les nutriments ont besoin d’un pH neutre pour fonctionner correctement.
Enfin, toute la nourriture qui n’a pas été digérée entre dans le gros intestin. Dans le gros intestin, l’eau est absorbée et la nourriture qui n’a pas été digérée est fermentée.
Ce qui est important de noter c’est que tout au long du système digestif, la nourriture ingérée par l’animal change de pH en fonction des différents stades de la digestion. Le pH dans l’estomac varie aussi d’un animal à un autre, et également au cours de la journée.



Le pH gastrique

Maintenant, regardons ce que nous dit la science sur le pH gastrique. De ce que j’ai pu trouver, au moment où j’écris cet article (août 2020), il n’y a pas d’étude scientifique qui compare spécifiquement le pH de l’estomac d’animaux de compagnie nourris au cru avec celui d’animaux mangeant des croquettes.
Néanmoins, il y a plusieurs études sur le pH de chiens et de chats nourris avec une alimentation industrielle. Le résultat de ces études est que le pH de chiens mangeant des croquettes est en fait très acide, avec en moyenne un pH entre 1-2, et il y a un consensus scientifique sur ces valeurs (cf. références [1], [2], [3], [4], [5] et [6]).
De même, les chats ayant une alimentation industrielle on aussi un pH très acide, autour de 1-2 (cf. références [7], [8], [9], [10]).
Des études plus anciennes ont montré l’effet “tampon” que peut avoir un repas: quand le chat ou le chien ingère un gros repas, l’estomac se remplit rapidement de nourriture. Comme la nourriture a en général un pH plutôt neutre (autour de 6), le pH gastrique augmente jusqu’à environ 6. Ensuite, comme l’estomac libère les sucs gastriques acides, le pH gastrique redescend à environ 1-2. Il semble que cet effet retardateur des repas ait pu être utilisé comme argument pour prétendre que le pH des animaux mangeant des croquettes est élevé. En fait, dans des études plus récentes, cet effet n’a pas été observé, il est donc possible que l’observation de ces pH élevés soit dûe à des imprécisions dans les mesures lors des études plus anciennes.
Les études montrent aussi que, en effet, comme souvent mentionné par les personnes opposées au mélange cru / croquette, le type et la composition des aliments mangés peuvent influencer les sécrétions gastriques et donc influencer le pH. En particulier, les aliments riches en protéine provoquent plus de sucs gastriques (cf. référence [11]). Néanmoins, même avec ces modifications du pH celui-ci reste fortement acide.
Et cela est une bonne nouvelle, puisque l’acidité du pH gastrique a un rôle important (mais pas infaillible) qui est de protéger les chats et les chiens des bactéries et des pathogènes présents dans leur nourriture (cf. références [12], [13] et [14]).



Le temps de digestion

Il n’y pas d’étude sur le temps que mets l’estomac à se vider quand un chat ou un chien mange de la viande crue. L’argument selon lequel les croquettes sont plus longues à digérer ne semble pas vraiment avoir une origine scientifique.
De plus, il y a énormément de paramètres qui peuvent influer sur le temps de digestion, comme la taille des morceaux de nourriture, la quantité de gras dans l’alimentation (les aliments plus riches en lipide sont digérés plus lentement), la teneur en eau de l’alimentation et même la forme des croquettes (cf. références [15] et [16]).
The Raw Feeding Community, un site anglophone sur l’alimentation crue, a fait une expérience qui démontre que des os charnus mettent plus de temps à être digérés que des croquettes.
En tenant compte de la variété de paramètres qui  influent sur le temps de digestion, l’absence de preuve et les preuves anecdotiques démontrant le contraire, cet argument contre le mélange est donc peu crédible.
Je dirais que donner dans un même repas des croquettes et de la viande crue n’est pas un problème, car c’est le rôle de l’estomac de tout mélanger et de laisser la nourriture pré-digérée passer dans l’intestin grêle lorsqu’elle est “prête” à être digérée.



Un autre problème

Le système digestif et en particulier l’intestin grêle et le gros intestin est peuplé de bactérie qui forme le microbiote gastro intestinale aussi appelé la flore intestinale. Ces bactéries ont un rôle important dans le processus de digestion, elles synthétisent les vitamines et fermentent les fibres, mais elles jouent aussi un rôle dans la santé de votre animal (cf. référence [17]).
La flore intestinale dépend de ce que votre chat ou chien mange et une étude a montré que le microbiote d’un chien nourrit aux croquettes et celui d’un chien mangeant de la viande crue est différent (cf. référence [18]).
Un changement soudain d’alimentation peut donc perturber la flore intestinale et provoquer des désagrément digestifs comme de la diarrhée, de la constipation ou une mauvaise digestion en générale. C’est pourquoi il est presque toujours recommandé de faire une transition progressive lors d’un changement de marque de croquettes ou lors de l’introduction d’un nouvel aliment.
Et c’est ce qui peut potentiellement se produire lorsque vous passez votre animal du jour au lendemain d’une alimentation industrielle à une alimentation crue.
Heureusement, cela n’arrive pas toujours: dans mon cas personnel, j’ai passé Néline et Praline du jour au lendemain à une alimentation crue et elles n’ont eu aucun problème. Néanmoins, elles avaient déjà mangé occasionnellement de la viande crue et donc leur flore intestinale était peut être déjà habituée à la viande crue.



En conclusion, d’après mes recherches, il n’y a pas de raison de ne pas ajouter de viande crue à une alimentation industrielle. Au contraire, faire une introduction progressive lorsqu’on commence à nourrir au cru semble être la façon la plus douce envers la flore intestinale de passer au cru. De plus, comme vous le savez peut être si vous avez un chat difficile, faire une introduction lente et progressive est parfois la seule façon de passer un chat au cru. Et si vous êtes dans cette situation vous ne devriez pas avoir peur de mélanger des croquettes ou de la pâtées avec de la viande crue.
Enfin, si pour n’importe quelle raison, vous ne pouvez pas donner une alimentation entièrement crue à votre animal, il n’y a pas de risque à ajouter des aliments frais à une alimentation industrielle. Au contraire remplacer jusqu'à 10% de l’apport calorique quotidien par de la viande fraîche ne peut qu’améliorer l’alimentation de votre chat.



Un autre article sur le sujet

Pour les anglophones The Raw Feeding Community a écrit un article sur le pH gastrique.

Sources et détails supplémentaires

Voici des détails sur les preuves scientifiques de cet article, je n’ai pas traduit les extraits des études scientifiques mais j’ai écrit une rapide explication pour chacune.

[1] Mahar, Kelly M et al. “Gastric pH and gastric residence time in fasted and fed conscious beagle dogs using the Bravo pH system.” Journal of pharmaceutical sciences vol. 101,7 (2012): 2439-48. doi:10.1002/jps.23159

“Test meals (prepared on the day of each study) consisted of their standard meal (300 g) of dry dog food (Lab Diet #5007 made by PMI Nutrition International, St. Louis, Missouri) and wetted with 20–30 mL of tap water.

“The gastric pH under fasted conditions, regardless of whether the dogs were in their study or home cages, was characterized by relatively steady acidic pH punctuated by occasional pH spikes at irregular intervals.

“As noted by other investigators, the gastric pH in Beagle dogs reported in the literature using various methods is quite variable and controversial.

“Using the fixed BravoR capsule method under fasted conditions, it was observed that the pH was clearly acidic as well as during mealtime and for several hours postprandial. 

“While the fasted gastric pH in the dogs was similar to the monkey and human,  the dog lacks the steep and sustained elevation in postprandial pH, as seen in the human and monkey. One explanation may be due to a higher acid output in the dog, which prevents a buffering effect by the food consumed; thus, no increase in gastric pH. This is converse to the increase in gastric pH observed in humans, despite the peak acid output that occurs within 1 h post meal consumption. Another possibility may be the differing composition of the dog’s standard meal, thus, affecting the pH of the gastric contents.

“The premeal changes in gastric pH for the dogs in their home cage are probably linked to their anticipation of being fed due to the presence of the animal laboratory technician. While anticipating their meals, the dogs are likely undergoing a “Pavlovian” effect with hypersalivation, which can dilute gastric contents and therefore affect the hydrogen-ion concentration because of this dilution factor and the higher pH of saliva. To further expand on this hypothesis, the gallbladder may also be releasing its contents with the anticipation of a meal. 

“Therefore, outside (environmental) influences may also partially explain the literature observations of a more basic gastric pH in the dogs if they are in an anxious state and hypersalivation is occurring or the dogs are experiencing a “Pavlovian” food effect.

“The median-fed gastric pH values ranged between 1.7 and 2.0 for dogs in study cages and 1.5 and 1.7 for dogs remaining in their home cages among the three time periods analyzed. It is therefore apparent that the gastric pH remains acidic in the dog for several hours postmeal consumption with a trend for a higher gastric pH postmeal when the dog is in a study cage environment.

“In addition, this study provided further evidence that during and following a meal, the dog pH remains relatively acidic and there is no buffering effect of food to increase gastric pH in the present study conditions. There are conflicts within the literature regarding dog gastric pH and the different techniques used to collect the data and/or environmental factors may be contributing factors. As noted in these experiments, the housing of the dogs played a prominent role in their resultant pH profile.

=> Mon analyse: cette étude récente utilise une méthode précise pour mesurer le pH gastrique, c’est une étude très intéressante si le sujet vous intéresse. Les chiens étaient nourris avec des croquettes et le pH de leur estomac est resté fortement acide à jeun, durant les repas et après les repas. Dans cette étude, l’effet “tampon” n’a pas été observé. Néanmoins, l’environnement des chiens jouait un rôle important dans les variations du pH de l’estomac en anticipation des repas.

[2] Tolbert, K et al. “Efficacy of oral famotidine and 2 omeprazole formulations for the control of intragastric pH in dogs.” Journal of veterinary internal medicine vol. 25,1 (2011): 47-54. doi:10.1111/j.1939-1676.2010.0651.x

“Dogs were fed a commercial dog food. (Iams ProActive Health Minichunks, P & G Pet Care, Cincinnati, OH).

“The intragastric pH recordings of dogs in this study displayed wide fluctuations and lacked an obvious food buffering effect, which supports previous work. Wide pH fluctuations in placebo control dogs of the present study were mostly because of intermittent (0–2 daily) rapid rises of pH above 4 that presumably occurred because of duodenogastric reflux or the intake of chlorinated tap water. Interestingly, half of the pH peaks in our study occurred 10 or more hours postprandially, which helps to explain the high or variable basal gastric pH reported for dogs. Overall, however, the intragastric pH of our placebo control dogs was very low: it remained below 2 for more than 85% of the time, with a mean percent time intragastric pH ≥4 of only 4.7%.

=> Mon analyse: une étude récente qui rapporte des pH hautement acide chez des chiens nourris avec une alimentation industrielle.

[3] Sagawa, Kazuko et al. “Fed and fasted gastric pH and gastric residence time in conscious beagle dogs.” Journal of pharmaceutical sciences vol. 98,7 (2009): 2494-500. doi:10.1002/jps.21602

“The dry food was 5L18 High Density Canine Diet (PMI Feeds, St Louis, MO) which contains 36% fat, 27% protein and 37% carbohydrate (percent of ration)

“The mean gastric pH in the fasted dogs was 2.03. The gastric pH in fed dogs was 1.08 and 1.26 for 10 and 200 g fed, respectively. These values were significantly lower than that in fasted dogs (Fig. 4). This is unpredicted and counterintuitive as the gastric pH is reported to be higher in fed stomach in human due to the buffering effect of food. However, in dogs, it is reported that the initial buffering effect of food is not observed and there is no trend in pH over the first postprandial hour likely due to a higher peak acid output in fed dogs. 

“There was also a significant difference in gastric pH between 200 g fed dogs and 10 g fed dogs (Fig. 4). The gastric pH in dogs which received 10 g of food had significantly lower pH than that with 200 g of food. It is possible that the 10 g of food is not enough to buffer the gastric pH with high levels of acid secretion but 200 g of food had some more buffering capacity.

“The gastric pH in beagle dogs is controversial but generally believed to be higher, as some literature data suggested. Akimoto et al. measured the gastric fluids from a tube inserted intro the stomach through a catheter in fasted dogs and they found that the majority of animals had a basal pH of around 7. On the other hand, Mojaverian reported that the fasting gastric pH is comparable in dogs and human using the Heidelberg radio telemetry capsules (1.5  0.04 Dog vs. 1.1  0.15 Human). Our data showed that the gastric pH in fasted dogs was 2.03  0.59 which was one unit higher than human.

“The absence of the buffering effect of food in dogs has been reported. Youngberg et al. reported that when dogs were fed a meal of 70 g of steak and 30 g of chicken liver, the stomach pH using Heidelberg capsule ranged from 0.5 to 3.5 with a mean  SEM of 2.4  0.04 in 4 dogs

“It is reported that the pH in the anterior region in the stomach is higher than the posterior portion since the parietal cells tend to be localized in the lower part of the stomach

=> Mon analyse: une étude relativement récente, qui rapporte que le pH de l’estomac des chiens était très acide, durant les repas ainsi qu’à jeun. Ce qui est en accord avec les autres études récentes qui rapportent aussi qu’il n’y a pas d’effet tampon après les repas, contrairement à ce qui se passe chez l’humain. La taille des repas a une influence sur le pH gastrique. Enfin, la méthode utilisée pour mesurer le pH pourrait être la source de différences observées dans la littérature concernant le pH des chiens à jeuns.

[4] Akimoto, M et al. “Gastric pH profiles of beagle dogs and their use as an alternative to human testing.” European journal of pharmaceutics and biopharmaceutics : official journal of Arbeitsgemeinschaft fur Pharmazeutische Verfahrenstechnik e.V vol. 49,2 (2000): 99-102. doi:10.1016/s0939-6411(99)00070-3

“The dogs were maintained on a standard solid meal of commercial diet (Pulina Co. Ltd., Japan)

“The pH of the gastric fluids in fasting dogs fluctuated, with a range of 2.7±8.3, but the majority of animals had a basal pH of around 7.

“The overall mean gastric pH was 6:8 ^ 0:2 (mean ^ SE), and was similar to the results reported in the literature [10,11]. On the other hand, a discrepancy was observed between the results obtained using an intubation method in this study and those obtained using a radio-telemetric device (Heidelberg capsule) [12].

“The reason for this discrepancy is unclear. However, possible explanation of it is that aspirates may have been obtained from the anterior region in the stomach. The anterior portion has a higher pH than the posterior portion of the stomach since the parietal cells tend to be localized in the lower part of the stomach [5]. One of the limitation of this study was that the location of the tip of the intubation tube in the stomach was not checked.

=> Mon analyse: cette étude est un peu ancienne, mais explique pourquoi dans les études passées le pH des chiens à jeun était proche du neutre, environ 7, alors que dans les études plus récentes qui utilisent des méthodes de télémétrie radio (comme les capsules Bravo) le pH est mesuré comme fortement acide.

[5] Mojaverian, P.. “Evaluation of gastrointestinal pH and gastric residence time via the Heidelberg radiotelemetry capsule: Pharmaceutical application.” (1996).

“In the fasting state, gastric pH was comparable in dogs and humans (1.5 ± 0.04 vs. 1.1 ± 0.15, mean ± SEM), where postprandially a more acidic pH was reported in beagle dogs (2.1 ± 0.04 vs 3.6 ± 0.4). 

=> Mon analyse: une étude un peu ancienne. Néanmoins, la méthode utilisée pour mesurer le pH est par radiométrie. L’étude a mesuré un pH acide à jeun et après un repas.

[6] Lui CY, Amidon GL, Berardi RR, Fleisher D, Youngberg C, Dressman JB. Comparison of gastrointestinal pH in dogs and humans: implications on the use of the beagle dog as a model for oral absorption in humans [published correction appears in J Pharm Sci 1986 Dec;75(12):1207]. J Pharm Sci. 1986;75(3):271-274. doi:10.1002/jps.2600750313

“Gastrointestinal pH as a function of time was recorded for 4 beagle dogs and 10 human subjects using radiotelemetric pH measuring equipment. Results indicated that in the quiescent phase, gastric pH in the dogs (mean = 1.8 +/- 0.07 SEM) was significantly (p less than 0.05) higher than in humans (1.1 +/- 0.15). 

“The fasting intestinal pH in dogs was consistently higher than in humans, with an average canine intestinal pH of 7.3 +/- 0.09 versus 6.0 +/- 0.14 for humans. 

“The dogs were maintained on a Purina Laboratory canine diet 

=> Mon analyse: cette étude est ancienne, néanmoins elle mesure tout de même un pH hautement acide autour de 2, pour des chiens mangeant de la nourriture industrielle. Comme d’autres études ancienne, le pH à jeun est mesuré comme étant neutre.My analysis: This study is old. It nevertheless shows that dogs fed an industrial diet had a highly acidic gastric pH around 2. Like other older studies, the fasting pH is reported to be neutral.

[7] Tolbert, M K et al. “Evaluation of Gastric pH and Serum Gastrin Concentrations in Cats with Chronic Kidney Disease.” Journal of veterinary internal medicine vol. 31,5 (2017): 1414-1419. doi:10.1111/jvim.14807

“Because the majority of cats with CKD were eating a prescription diet formulated specifically for cats with CKD (“therapeutic renal diet”; n = 7 of 10 cats with CKD), healthy cats also were fed a therapeutic renal diet during pH monitoring to minimize the effect of diet as a confounding variable. (Royal Canin Veterinary Diet Renal cat food (all controls and n = 5 cats with CKD); Hill's Prescription Diet K/D feline (n = 2 cats with CKD))

“pH parameters including mean ± SD gastric pH (CKD, 1.8 ± 0.5; healthy, 1.6 ± 0.3; P‐value = 0.23).

“Mean percentage time ± SD pH < 2 (median, range): 79.0 ± 12.7 %

=> Mon analyse: une étude récente qui compare le pH gastrique de chat en insuffisance rénale chronique avec celui de chat en bonne santé. Le pH des chats en bonne santé, nourris aux croquettes, était en moyenne de 1.6 et 79% du temps inférieur à 2. Cette étude montre clairement que le pH de l’estomac des chats mangeant de la nourriture industrielle est hautement acide.

[8] Parkinson, S et al. “Evaluation of the effect of orally administered acid suppressants on intragastric pH in cats.” Journal of veterinary internal medicine vol. 29,1 (2015): 104-12. doi:10.1111/jvim.12493

“Cats were fed a maintenance diet (Hill's Science Diet Adult Light, Hill's Pet Nutrition, Inc, Topeka, KS)

“The mean percentage time ± SD the intragastric pH was ≥3 and ≥4 were 68.4 ± 35.0% and 57.8 ± 37.1% for fOT, 73.9 ± 23.2% and 55.7 ± 25.3% for ORP, 42.8 ± 18.6% and 22.4 ± 14.7% for famotidine, and 16.0 ± 14.2% and 9.6 ± 10.1% for placebo, respectively.

“In addition, a buffering effect of food on intragastric pH was not identified in the placebo control group (P  = .7851). The mean pH ± SD for cats in the placebo group over the 96‐hour period was 2.3 ± 0.4.

“In accordance with studies performed in dogs,12, 34, 35 this study did not identify a buffering effect of food on intragastric pH in cats receiving placebo. This may be a result of the pH capsule methodology, which unlike digital probes, allows direct adherence to the gastric mucosa and provides a direct measurement of intragastric pH. In addition, gastroduodenal reflux (defined as a rapid increase in pH > 4) occurred infrequently, with an average of 1.2 ± 1.2 episodes/day.

=> Mon analyse: cette étude récente montre deux choses: le pH moyen de chats adultes en bonne santé mangeant des croquettes était de 2.3 ce qui est très acide et seulement 9% du temps le pH était supérieur à 4.
La deuxième observation faite dans cette étude (et qui est en accord avec 3 autres études) est que l’effet tampon des repas sur les pH a probablement été causé dans le passé par la méthode de mesure du pH. L’effet tampon n’a pas été observé dans cette étude.

[9] Šutalo, S et al. “The effect of orally administered ranitidine and once-daily or twice-daily orally administered omeprazole on intragastric pH in cats.” Journal of veterinary internal medicine vol. 29,3 (2015): 840-6. doi:10.1111/jvim.12580

“Cats were medicated daily at 6:30 am and 6:30 pm, 30 minutes before a standardized morning and evening meal (Hill's Science Diet Optimal Care Original Adult Cat Food.)

“Mean ± SD percentage of time intragastric pH was ≥3 and ≥4 was 67.0 ± 24.0% and 54.6 ± 26.4% for twice‐daily omeprazole administration, 24.4 ± 22.8% and 16.8 ± 19.3% for once‐daily omeprazole administration, 16.5 ± 9.0% and 9.6 ± 5.9% for ranitidine administration, and 9.4 ± 8.0 and 7.0 ± 6.6% for placebo administration 

=> Mon analyse: cette étude est récente et utilise une méthode moderne de mesure du pH gastrique des chats. La courbe mesurée indique que la plupart du temps, le pH se situe entre 0 et 2 pour des chats en bonne santé mangeant des croquettes.

[10] Brosey, B P et al. “Gastrointestinal volatile fatty acid concentrations and pH in cats.” American journal of veterinary research vol. 61,4 (2000): 359-61. doi:10.2460/ajvr.2000.61.359

“Cats were fed a free-choice balanced commercial laboratory dry diet.

“Mean pH was lowest in the stomach, which is consistent with the secretion of gastric acid, and highest in the ileum, which is consistent with the secretion of bicarbonate.

“Mean pH values were 2.5 (stomach)

=> Mon analyse: une étude plus ancienne, qui mesure un pH moyen de 2.5 pour des chats ayant des croquettes à volonté.

[11] F P Brooks, Effect of diet on gastric secretion, The American Journal of Clinical Nutrition, Volume 42, Issue 5, November 1985, Pages 1006–1019, doi.org/10.1093/ajcn/42.5.1006

“Meals stimulate gastric acid secretion in man and animals. 

“Protein meals are both effective buffers raising the gastric pH immediately after ingestion and potent stimulants to acid secretion lowering the pH as the meal is emptied. 

“These results show that protein-rich foods are the most potent stimulants to acid secretion. This correlates with their buffering capacity. 

=> Mon analyse: cette étude est ancienne et les protocoles expérimentaux ne sont pas bien décrits, pour ces raisons je recommanderais de prendre les résultats de cette étude avec prudence, en particulier si il n’y a pas d’autres études qui conduisent aux mêmes résultats. Cette étude montre que les repas riches en protéines ont un fort effet tampon, ce qui signifie que ces repas augmentent le pH gastrique et ensuite provoquent une forte libération de sucs gastriques

[12] Beasley, DeAnna E et al. “The Evolution of Stomach Acidity and Its Relevance to the Human Microbiome.” PloS one vol. 10,7 e0134116. 29 Jul. 2015, doi:10.1371/journal.pone.0134116

[13] Martinsen TC, Bergh K, Waldum HL. Gastric juice: a barrier against infectious diseases. Basic Clin Pharmacol Toxicol. 2005;96(2):94-102. doi:10.1111/j.1742-7843.2005.pto960202.x

“However, according to Howden & Hunt (1987), the main function of the gastric juice is to inactivate ingested microorganisms. Indeed, the concept of ‘‘gastric bactericidal barrier’’ was introduced many decades ago (Bartle & Harkins 1925; Garrod 1939).

“Subsequently, it has been repeatedly demonstrated that impaired gastric acid secretion predisposes to infection with a variety of infective agents (Drasar et al. 1969; Cook 1985 & 1994; Howden & Hunt 1987; Larner & Hamilton 1994). 

“The ‘‘gastric bactericidal barrier’’ is thought to reflect mainly the low pH, as other constituents of the gastric juice seem to contribute little to the barrier function (Giannella et al. 1972; Wilder-Smith et al. 1992). However, to separate the effects of HCl and pepsin seems hardly possible because the enzymatic activity depends on the gastric acidity

“Hπ ions have an inhibitory effect on gastrin cell activity at pH4, an increase in gastric pH leads to a decrease in gastrin cell inhibition and an increase in gastrin release (Walsh et al. 1975). At pH below 4 the gastric juice has a powerful bactericidal effect, killing exogenous bacteria introduced into the stomach usually within 15 min. The bactericidal effect is reduced at a pH above 4.0 (Gianella et al. 1972; Wilder-Smith et al. 1992). Anything that raises the intragastric pH above 4 will allow bacterial overgrowth (Gianella et al. 1972). It is of interest that in healthy subjects, gastric acidity is maintained at a pH4.0 (Cederberg et al. 1993; Waldum 1995).

“Upper gastrointestinal infections induce delayed gastric emptying and vomiting, thereby restricting further entry of pathogenic agents into the gastrointestinal tract. It seems likely that delayed gastric emptying enhances the bactericidal effect of the gastric juice.

Impaired gastric acid secretion has been shown to increase the susceptibility to several bacterial and parasitic agents.

[14] Smith, James L. “The role of gastric acid in preventing foodborne disease and how bacteria overcome acid conditions.” Journal of food protection vol. 66,7 (2003): 1292-303. doi:10.4315/0362-028x-66.7.1292

“The effect of an increase or decrease in gastric emptying time or of the temporary elevation of the gastric pH on the survival of bacteria in the stomach has received little attention. It is logical to assume that if the gastric emptying time is short, as it is for liquids, then pathogens have less contact with gastric acid and viable organisms may pass through the stomach into the intestine.

“The production of gastric acid by the stomach is an efficient mechanism for the destruction of pathogens ingested with food or water. However, a number of parameters can lead to hypochlorhydria or achlorhydria with a concurrent loss of the protective system afforded by gastric acid. 

[15] Goggin JM, Hoskinson JJ, Butine MD, and others: Scintigraphic assessment of gastric emptying of canned and dry diets in healthy cats, Am J Vet Res 59:388–392, 1998

[16] Armbrust LJ, Hoskinson JJ, Lora-Michiels NM, Milliken GA: Gastric emptying in cats using foods varying in fiber content and kibble shapes, Vet Radiol Ultrasound 44:339–343, 2003.

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